dimanche 15 novembre 2009

bombes atomiques,comment ca marche,centrifugeuse,



Centrales Nucléaires, centrifugeuses, bombes atomiques et vérités


Francois Babak Pourbagher



Depuis Hiroshima, le monde entier connaît la puissance de la bombe atomique et son pouvoir destructeur. Avec leurs drôles d’évaporateur, les centrales nucléaires décorent les paysages et, comme des Totems, inspirent le Tabou.

Tchernobyl a donné le "La" du danger nucléaire et ses conséquences. Le monde est divisé entre les pour et les contre de l’énergie atomique, et entre ceux qui ont déjà l’énergie atomique et ceux qui tentent de l’obtenir. La non-connaissance quasi générale du fonctionnement de l’énergie nucléaire, sa diabolisation à des fins politico-diplomatiques - notamment lors du débat actuel sur le nucléaire iranien - et ses similitudes avec la bombe nucléaire inspirent des peurs qui n’ont pas lieu d’être. Une simple centrifugeuse passe pour le messager de la mort et une centrale nucléaire pour une bombe endormie prête à exploser.

Nous allons essayer d’expliquer simplement ces choses et déduire logiquement que l’atome, l’énergie nucléaire a existé dans l’univers et sur la terre bien avant l’apparition de l’homme, que l’avenir de celui-ci est inexorablement dépendant de cette énergie naturelle, inépuisable et universelle, et que la comprendre vaut mieux que de la combattre aveuglement.

L’énergie nucléaire est aussi essentielle que l’eau potable : l’avenir de notre espèce en dépend. La nature l’a d’ailleurs déjà choisie puisque le soleil (et n’importe quelle étoile) fonctionne au nucléaire.

Essayons de voir comment fonctionne une centrale nucléaire, comment explose une bombe atomique, comment l’uranium et le plutonium sont utilisés dans ces deux systèmes, à quoi sert une centrifugeuse, quels sont les dangers du nucléaire, quel est son avenir et en quoi l’homme peut l’utiliser pour bâtir l’évolution de son espèce.

I) Uranium, plutonium, isotope et radioactivité.

Les éléments naturels qui existent dans la nature ont tous été répertoriés par Dimitri Mendeleïev en 1869 dans un tableau appelé "Tableau périodique des éléments". Il n’y a aucun autre élément naturel que ceux existant dans ce tableau. (La nature est finalement assez simple). Certains éléments peuvent être créés artificiellement, mais ils sont souvent instables et leur durée de vie est très courte (parfois moins d’une seconde).

Chaque atome est formé d’un noyau et d’électrons qui tournent autour (un peu comme le système solaire et les planètes). Un noyau est formé de petites billes appelées protons et neutrons, ainsi que d’autres éléments plus petits découverts récemment : les nucléons. Le noyau est beaucoup plus lourd que les électrons ; la masse d’un atome est donc constituée essentiellement par son noyau.



Chaque élément du tableau est représenté par son nombre de protons dans le noyau. Un isotope est en fait un jumeau qui ne diffère de lui que par le nombre de neutrons de son noyau, et a donc une masse atomique différente (puisque les protons et les neutrons forment la masse atomique de l’atome, un proton pèse [1] .6726 *10 puissance -28 kg et un neutron 1.67 *10 puissance -27 kg - presque comme le proton. Un électron pèse deux mille fois moins lourd).

Un élément naturel est souvent composé d’un isotope stable (par exemple, le carbone 12) et d’une toute petite quantité d’un isotope instable (ou de plusieurs) (carbone 14).

Voila pourquoi on peut évaluer l’âge d’un objet par la mesure de son carbone 14 : celui-ci perd ses neutrons régulièrement dans le temps pour devenir du carbone 12, et donc plus l’objet est ancien, moins il y a de carbone14.1

En ce qui nous concerne, l’uranium (92ème élément du tableau périodique) est la matière principale des centrales nucléaires et des bombes atomiques. L’uranium (nom donné par analogie à la planète Uranus) a été découvert seulement en 1789 par Martin Heinrich Klaproth et purifié par le chimiste Eugène Melchior Peligot huit ans plus tard.

La propriété radioactive de l’uranium fut découverte par Henri Becquerel en 1896. L’uranium est un métal solide gris blanc comme l’argent, très dense et très lourd. L’uranium est une matière très répandue sur terre ; il n’est absolument pas rare. Chaque mètre cube d’eau de mer en contient 3mg, ce qui représente environ plus de 5 milliards de tonnes d’uranium dans les océans. Il y en a dans tous les cours d’eau qui érodent les montagnes comme les Alpes (le Rhône en charrie plus de 110 tonnes par an). L’uranium est très répandu dans les terres granitiques sédimentaires. Des pays comme l’Iran sont très riches en minerai d’uranium en raison de leur configuration géologique.

Etre radioactif signifie que l’uranium émet des particules (dites alpha, bêta ou gamma) qui sont en fait un nombre de protons et de neutrons éjectés permettant à l’élément qui les émet de devenir plus stable ou de se transformer en une autre matière. Ces rayons sont nocifs pour l’homme car ils détruisent chaque cellule sur leur trajet, et causent donc des brûlures.

En fait, dans la nature, toute matière a tendance à évoluer vers un état stable et définitif ; à cette fin, la matière émet une énergie qui devrait lui être restituée si on souhaite inverser la métamorphose. Par exemple, la fusion de deux atomes (H) d’hydrogène pour faire une paire (H2) provoque une émission d’énergie sous forme de lumière. Pour rescinder ces deux atomes, il faudra leur refournir à nouveau cette énergie perdue, d’où la stabilité du couple formé.

Dans la nature, on trouve principalement de l’uranium U238 (92 protons et 146 neutrons) et moins d’1% d’uranium U235 (celui qui sert pour les centrales et les bombes).

Le plutonium (Pu) est un élément chimique artificiel (découvert vers en 1940 aux USA par T. Seaborg et son équipe). L’isotope 239 du plutonium est une matière fissile intéressante pour fabriquer des bombes ou produire de l’énergie. Comme l’uranium, il est particulièrement approprié pour la fabrication d’armes nucléaires et la production d’énergie dans les centrales nucléaires. En fait, le plutonium est obtenu en bombardant l’uranium 238 par des neutrons (c’est un déchet des centrales civiles ou militaires). Par conséquent, tout processus nucléaire (civil ou militaire), entraîne une production de plutonium 239 de la façon suivante : l’uranium 238 capture un neutron et devient uranium 239 qui est instable et qui se transforme, en 23 minutes, en du neptunium 239 lequel, au bout de deux jours, devient à son tour du plutonium 239. La différence entre deux isotopes d’une même matière réside donc dans son nombre de neutrons, c’est-à-dire son poids. Pour séparer donc le bon isotope utile (U235) de son frère U238, il faut donc agir sur leur différence de masse, d’où l’utilisation d’une centrifugeuse ou de la diffusion gazeuse.



En effet, en utilisant une centrifugeuse, on peut séparer un élément lourd d’un élément plus léger. C’est la raison pour laquelle on parle souvent de centrifugeuses lorsque l’on traite de produits radioactifs. Une centrifugeuse sert uniquement à séparer un élément lourd (U238) d’un élément plus léger (U235), et ceci indépendamment des visées militaires ou civiles. Une centrifugeuse est un outil basique et nécessaire à tout programme nucléaire. Il existe également d’autres moyens permettant de séparer des isotopes : diffusion thermique, électrolyse, diffusion gazeuse (concentration à plus de 90%), électromagnétisme, laser (le moins cher et le plus simple, pour le cas de l’uranium est la centrifugation).

En outre, le plutonium 239 est un déchet inévitable de toute réaction nucléaire (civil ou militaire) : une toute petite centrale de recherche en laboratoire produit aussi, sans l’ombre d’un doute, du plutonium (et ce plutonium peut servir aussi à fabriquer une bombe).

Il n’est donc absolument pas nécessaire d’avoir une grande centrale nucléaire pour produire du plutonium dit "militaire".

II) Energies nucléaires

La quantité d’énergie produite par une réaction nucléaire est 100 000 fois plus importante que celle libérée par une réaction chimique ou combustion : un kilogramme d’uranium 235 libère par fission autant d’énergie que 2 000 tonnes de pétrole.

Il y a plusieurs manières d’obtenir l’énergie nucléaire : la fission ou la fusion. La méthode la plus répandue et la plus simple est la fission et le seul élément naturel capable de se prêter à cette réaction est l’uranium 235, dit "fissile". L’uranium 238 (le plus répandu) n’est pas fissile mais fertile car il permet, par son bombardement par des nucléons, d’obtenir du plutonium 239 qui, lui, est fissile et permet de fabriquer des bombes atomiques.

La fission nucléaire consiste à bombarder un atome d’uranium 235 par un neutron, ce qui provoque la fragmentation de l’atome d’uranium en deux noyau fils (strontium, xénon, ou yttrium, iode) et la libération de 2,5 neutrons et de l’énergie (200 Mev). A son tour, le neutron libéré va percuter un autre atome d’uranium et provoquer une autre fragmentation, donc une autre quantité d’énergie et de neutrons, etc. (progression exponentielle de la réaction). C’est la réaction en chaîne qui aboutit à l’énorme quantité d’énergie d’une bombe nucléaire.

Dans une centrale nucléaire, on freine cette amplification par un ralentisseur (modérateur) qui absorbe les neutrons libérés de manière à n’en laisser qu’un seul - on maintient ainsi la même quantité d’énergie libérée, un atome percute un seul autre atome -, alors que dans une bombe, on laisse la croissance, par multiplication par deux, se faire librement et toute l’énergie se libère d’un seul coup.

Pourquoi le fait de fragmenter en deux atomes plus petits libère-t-il de l’énergie ? Le réarrangement nucléaire conduit à des configurations plus stables et le différentiel de masse entre l’atome initial et les deux atomes stables créés se transforme alors en énergie selon la fameuse loi E=MC². Cela signifie que la masse perdue peut donner une énergie équivalente à la masse perdue multipliée par la vitesse de la lumière C² (C = 300 000 000 mètres par seconde à peu près distance terre lune en une seconde, au carré soit 90 000 000 000 000 000 fois plus). C’est ce facteur multiplicatif qui fait que l’énergie nucléaire est rentable et incroyablement puissante.



Comme nous l’avions déjà souligné, la nature tend à aller vers un état stable et pour l’en déloger, il faut lui refournir l’énergie perdue. Par conséquent, si l’on veut obtenir à nouveau l’atome d’uranium initial, il faut refournir cette énergie perdue aux deux atomes fils obtenus.

La fusion nucléaire est un autre moyen d’obtenir de l’énergie nucléaire : cette fois, au lieu de se fragmenter en deux, au contraire, deux atomes se joignent pour en former un plus stable et moins lourd en libérant (E=MC²) de l’énergie : c’est l’exemple de notre soleil et de toutes les étoiles. Contrairement à la fission, la fusion n’est pas forcément radioactive car elle peut se faire seulement avec deux atomes d’hydrogène (un noyau de Deutérium (hydrogene-2) et un noyau de Tritium (hydrogène -3)) qui peuvent former un noyau d’Hélium 4 avec libération d’un neutron, (énergie de 17.6Mev). Cette méthode n’est pas simple dans sa mise en pratique étant donné qu’elle demande un confinement magnétique des atomes et une grande énergie initiale (réacteurs Tokamaks ou projet international ITER).

Si ce confinement n’est pas efficace, elle peut donner lieu à une réaction nucléaire non contrôlée : on ne maîtrise pas encore le ralentissement de la fusion nucléaire (Bombe H) comme on sait le faire pour la fission. Pour provoquer une fusion, il faut aussi une chaleur initiale très élevée. Etant donné que nous disposons d’autant d’hydrogène que nous voulons et que cette réaction ne pollue pas, nous pouvons espérer qu’une fois sa maîtrise obtenue, ce type de source d’énergie sera davantage utilisé, ce qui mettra Tchernobyl définitivement au rebut. Le plus grand parc de centrales nucléaires se trouve aux Etats-Unis (104 réacteurs pour une puissance produite de 780 TWh), la France en a 59 pour une production de 431 TWh. Cette énergie nucléaire peut donc chauffer une marmite gigantesque d’eau et produire ainsi de la vapeur, cette dernière faisant alors tourner une hélice qui, couplée à un générateur, produira de l’électricité. Toute production d’électricité se fait par un mouvement rotatif d’un générateur provoqué soit par de l’eau (barrage), soit par de la vapeur, soit par un moteur et le rendement ne dépasse pas 30 %, le reste étant perdu en chaleur.

III) Centrales nucléaires et réacteur nucléaire

Le but principal de tout ce que l’on vient de décrire précédemment consiste à produire de l’énergie. L’uranium enrichi U235 (à 3% sous forme de pastille gainée de zirconium) va donc être placé sous forme de barre (265 barres de combustible dans un réacteur typique) dans une enceinte entourée d’eau. Une fois la réaction nucléaire amorcée, chaque atome va donc émettre deux ou trois neutrons qui vont à leur tour percuter un autre atome et ainsi de suite comme une réaction en chaîne. Bien sûr, à chaque fragmentation des atomes, on dégage une énorme quantité de chaleur. Cette dernière est récupérée dans l’eau sous pression qui entoure le réacteur (circuit primaire à 160 bar de pression et 310 °C entouré de 25 cm de métal) pour être ensuite communiquée à un autre circuit d’eau, dit secondaire, qui va produire de la vapeur sous haute pression (65 bar de pression et 230 °C). Cette vapeur va faire tourner une ou plusieurs turbines et va se détendre au fur et à mesure. Ces turbines produiront de l’électricité.

Le grand problème dans un réacteur nucléaire consiste à maîtriser la réaction en chaîne et éviter que cela devienne une explosion nucléaire. On utilise pour cela un modérateur : c’est le nom donné à l’élément qui va absorber les neutrons en trop et éviter que la réaction ne s’emballe. Dans le réacteur à eau pressurisé qui est le plus courant (PWR ou REP), le modérateur est l’eau (hydrogène) du circuit primaire parfois mélangé à du Bore ou du Gadolinium (poisons neutroniques). Le modérateur absorbe le surplus de neutrons et évite ainsi que la réaction s’emballe. On utilise aussi des barres de graphites que l’on va plus ou moins insérer entre les barres de combustible afin qu’ils absorbent une quantité plus ou moins importante de neutrons selon la température du cœur du réacteur (pilotage). La durée de vie d’un neutron au sein d’un réacteur est de 2.5/100 000 secondes.

Le combustible s’épuise au fur et mesure et chaque année, près du tiers des barres de combustible sont remplacées. Dans un premier temps, ces barres vont reposer au fond d’une piscine pour refroidir et être ensuite être traitées dans une usine de retraitement : le plutonium 239 va alors être séparé du résidu de l’uranium 235. Les résidus radioactifs vont être ensuite stockés, dont certains seront nocifs plusieurs millions d’années. Le plutonium est mortel au delà du microgramme.

Il existe d’autres types de centrales nucléaires que celui à eau pressurisée :

1) centrale à eau bouillante (Union soviétique), Réacteur RBMK grande puissance, modérateur graphite et eau en ébullition en URSS style Tchernobyl.

2) central à uranium naturel modéré au graphite (UNGG)

3) centrale à uranium naturel et eau lourde (CANDU, Canada)

4) centrale à réacteur avancé au gaz (AGR)

5) centrale à neutron rapide RNR (phénix et superphenix)

6) centrale à haute température (U235 très enrichi et température de 950°C).

Le 26 avril 1986, l’un des quatre réacteurs de la centrale de Tchernobyl explose et pollue gravement toute l’Europe et l’Asie. Il y a eu deux explosions : le couvercle du réacteur a été soufflé et le cœur a pris feu (température de 1 500°C). Des milliers de personnes sinon des centaines de milliers vont mourir suite à des cancers et différentes maladies bien connues suite aux bombardements américains du Japon. La planète tout entière a été polluée, même si personne n’a osé confirmer ce fait.

Ce type de réacteur peut s’emballer car il a un coefficient de température positif qui aggrave la réaction en chaîne au lieu de la freiner (au contraire du réacteur à eau pressurisé qui s’éteint tout seul si la température augmente : coefficient de température négatif). Nous ne saurons jamais combien de morts a causé cet accident, mais nous pouvons imaginer que durant des siècles, les résidus radioactifs vont sans doute encore contaminer des millions de personnes.

Une centrale nucléaire empêche une croissance exponentielle de la réaction : tous les neutrons sauf un sont capturés lors de chaque fission, ce qui stabilise le processus tout en produisant une quantité régulière d’énergie. Dans une bombe A au contraire, la réaction doit se faire le plus vite possible (moins d’un millième de seconde) afin de produire un maximum d’énergie.

Toute centrale nucléaire est une bombe atomique ralentie et met en jeu non seulement le voisinage immédiat, mais aussi l’humanité tout entière.

IV) Bombes atomiques et à hydrogène

Que ce soit avec l’uranium 235 ou le plutonium 239, on peut déclencher une réaction en chaîne (Bombe A) et provoquer une explosion dont le pouvoir détonnant peut être cent millions de fois plus puissant que la TNT (à masse égale). Le processus est absolument identique à une centrale nucléaire sauf que dans ce cas, la réaction en chaîne ne peut être ni contrôlée, ni ralentie.

La première Bombe atomique (Bombe A) a explosé aux Etats-Unis le 16 juillet 1945 (projet Manhattan à Almogordo). En fait, la matière première d’une bombe atomique est légèrement différente et l’explosion est provoquée par ce que l’on appelle une masse critique. Pour une bombe à Uranium 235, on doit obtenir un matériau pur à 90% et pour ce faire, on utilise la méthode de la diffusion gazeuse. L’hexafluorure d’uranium est envoyé sous pression sur des cloisons céramiques pourvues de millions de trous minuscules, à travers lesquels les molécules les plus légères, contenant de l’uranium 235, se diffusent légèrement plus vite que les molécules plus lourdes d’uranium 238. Après avoir traversé plusieurs milliers de cloisons, on obtient un gaz riche en uranium 235. On peut donc déduire que pour fabriquer une bombe atomique à l’uranium, on ne peut utiliser des centrifugeuses mais bien des systèmes à étages de diffusion gazeuse.

Ensuite, on doit disposer d’une masse suffisante de matière pour que celle-ci provoque automatiquement une explosion : cela s’appelle une masse critique qui est de 50 kg (sans réflecteur) pour l’uranium 235 et de 10 kg pour le plutonium 239.

Comme nous l’avons déjà évoqué, chaque atome d’uranium émet plusieurs neutrons qui vont percuter d’autres atomes etc., provoquant ainsi une réaction en chaîne. Cependant, étant donné la perte de neutron dans l’air ou dans les impuretés, il faut disposer d’une quantité suffisante de matière pour que la réaction soit autoentretenue. Rappelons que les découvreurs de la réaction fissile ont été entre autres Otto Hahn et Fritz Strassmann (savants allemands), Lise Meitner (autrichienne) et son neveu Otto Robert Frisch.



Comme on ne peut évidemment pas faire une boule de la masse critique avant de vouloir une explosion atomique, il faut donc que cette masse critique soit seulement atteinte lors de l’explosion : on la scinde en deux blocs qui ne se rejoignent que pour l’explosion. On place donc deux boules dans un tube (technique de l’insertion utilisée pour les bombes à uranium 235) et lors de l’explosion, on projette avec violence (par un explosif chimique) la première boule sur la seconde. On atteint ainsi la masse critique et l’explosion nucléaire prend lieu un millionième de seconde plus tard (système de mise à feu dit "Revolver" par analogie).

Une méthode plus complexe, dite d’implosion, consiste à entourer un noyau d’uranium (ou de plutonium) par une boule d’explosif puissant, lorsque l’explosion chimique survient l’onde de choc dirigé vers le centre de la boule provoque un écrasement de l’uranium au centre et donc sa densification. De ce fait, la masse surcritique est atteinte et l’explosion survient. La méthode de l’implosion est utilisée pour le plutonium 239 car le temps mis à atteindre la masse critique est de 3 microsecondes, qui est donc cent fois plus rapide que la méthode d’insertion. En fait, le plutonium émet des neutrons même au repos et donc exploserait avant même d’avoir atteint sa masse critique dans la méthode d’insertion. Rappelons que le plutonium est un déchet naturel d’une centrale civile.

La bombe H ou à hydrogène est basée sur la fusion nucléaire et utilise en fait de l’hydrogène. Comme nous l’avons décrit précédemment, lorsque deux atomes (Deutérium et Tritium) fusionnent pour former un atome d’hélium, une perte de masse (la somme des deux atomes d’origines est plus lourde que celle de l’atome formé) produit un dégagement de chaleur selon la fameuse loi d’Einstein E=MC² (1905, traité sur la relativité) ; "C" étant la vitesse de la lumière soit 300 000 000 mètres à la seconde.

On peut dégager autant d’énergie avec 0.5 kg de matière que 29 000 tonnes de TNT. Cette fusion se produit seulement à plusieurs millions de degrés (comme dans le soleil) et le rendement s’accroît avec la température. Le soleil est une bombe H permanente. En fait, une bombe H (première explosion aux Etats-Unis en 1952) n’est en soi absolument pas radioactive puisque son seul carburant est l’hydrogène ; néanmoins, pour obtenir le million de degrés nécessaire à son déclenchement, on doit d’abord faire exploser une bombe atomique (d’où le terme de thermonucléaire).

On fabrique même des bombes à Fission-Fusion-Fission. Le premier étage, qui est une bombe atomique joue le rôle de détonateur pour une bombe à fusion qui, lors de son explosion, émet assez de neutrons pour enclencher une bombe A fabriquée avec de l’uranium naturel, ce qui amplifie l’explosion encore plus et pollue de matière radioactive.

Une bombe A ou H a des effets :

" de souffle qui dévaste les alentours à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde ;

" un effet thermique, boule de feu de plusieurs kilomètres, rayonnement thermique provoquant de graves brûlures même à 4 km du point zéro ;

" des effets d’irradiation : une radiation immédiate due à l’explosion et une radiation différée due à la propagation de matière radioactive efficace même par microgramme. ces effets durent plusieurs siècles car il est impossible de purifier le sol. Au Japon, l’explosion des deux bombes continue de causer de nombreux décès tous les ans ;

" une impulsion électromagnétique, c’est-à-dire une explosion provoquant un déplacement d’électrons, ce qui crée un courant électrique qui va donc endommager ou détruire la plupart des appareillages électroniques (communications impossibles, ordinateurs détruits, etc.).

Nous avons donc créé une sorte de "soleil sur la terre" et provoqué plusieurs catastrophes humanitaires dont les effets se feront encore sentir à long terme. Nous ne doutons également pas qu’une bombe atomique ou thermonucléaire peut détruire l’humanité tout entière. Les pays détenant l’arme atomique sont la Russie (16 000) les Etats Unis (10 000), le Royaume Uni (200) la Chine (200) et la France (350), qui sont également membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU). Ces pays ont décidé de faire signer aux autres pays un traité appelé TNP (Traité de Non Prolifération) afin de rester seuls maîtres de l’arme atomique.

Les pays n’ayant pas signé le TNP et disposant de l’arme atomique sont l’Inde (55), le Pakistan (65), et Israël dévoilé par le savant Mordechai Vanumu (emprisonné depuis) mais jamais confirmé.

Voila donc la situation globale de cette technique et de son utilisation.

V) Conclusion

Le nucléaire constitue donc une grande avancée pour l’humanité, ainsi qu’une source d’énergie universelle et inépuisable qui nous accompagnera toujours, puisque la nature elle-même n’a pas pu faire mieux (le soleil est une bombe à fusion permanente). Mais c’est également une arme de destruction massive incroyablement efficace.TNP ou pas, contrôle ou pas, AIEA ou pas, il demeure cependant très peu probable, pour ne pas dire impossible, qu’un pays ait recours à l’arme nucléaire, étant donné les lourdeurs des conséquences d’un tel acte et que, comme nous l’avons vu avec les explosions japonaises et celle de Tchernobyl, personne ne pourra échapper aux effets radioactifs, y compris le pays agresseur et cela pour un million d’années. Il demeure donc fort improbable qu’un dirigeant accepte une telle responsabilité : tout reste donc au niveau de la menace. Il paraît donc illogique d’empêcher les pays,d’obtenir la technologie nucléaire.

Personne ne peut dénier à l’autre le droit d’acquérir le savoir et l’accession à une énergie simple, peu coûteuse et naturelle.

Pour illustrer le côté positif du nucléaire et son importance pour notre avenir, nous pouvons également évoquer les autres conséquences de la formule d’Einstein et de la théorie de la relativité. La loi E=MC² a par exemple (et entre autres) une conséquence incroyable : plus un solide va vite, plus il pèse lourd, et si un objet peut atteindre la vitesse de la lumière, il aura alors une masse infinie, c’est-à-dire qu’un simple petit poids pèsera aussi lourd que l’univers tout entier ! Comment un homme sur sa petite terre peut (s’il réussit à atteindre la vitesse de la lumière) peser plus lourd que tout l’univers ? La réponse est la suivante : [M=M°/racine (1-V²/C²)].

Par le même principe, lorsque l’on va vite, le temps s’écoule plus lentement, par exemple un astronaute vieillit moins vite que nous sur terre. Si nous parvenons à aller aussi vite que la lumière (vitesse = C), alors, le temps s’arrête ! Nous voyons donc bien que la limite "C" de la vitesse de la lumière est notre prochain défi.



Francois Babak Pourbagher
Francois Pourbagher
Pourbagher Francois
Babak Pourbagher
Pourbagher Babak